RhônEco, l’observatoire écologique du Rhône, a renouvelé sa programmation de recherche pour les cinq ans à venir (2024-2028).
Les objectifs principaux du programme sont d’analyser les effets écologiques de la restauration et de les replacer dans le contexte de changements globaux rapides et actuels. Il s’agit aussi d’évaluer la capacité des équipes scientifiques à prédire les effets et de contribuer ainsi à la définition du potentiel écologique du fleuve.
L’inflexion donnée à RhônEco permet de s’adapter à un contexte environnemental (réchauffement de l’eau, intensification des étiages, modification des fréquences de crues, modification des connectivités, pollutions) et opérationnel (diversification des formes de restauration et nouveaux aménagements structurants potentiels) qui change rapidement.
Le nouveau programme RhônEco renouvelle les expertises et les compétences scientifiques interdisciplinaire sur le fleuve.
La nouvelle programmation 2024-2028 est organisée en 5 axes de recherche afin de s’adapter aux enjeux de la gestion et de la restauration écologique du Rhône. Elle est notamment marquée par une volonté :
- de décrire finement des habitats écologiques de l’identité thermique des secteurs étudiés, des expositions aux contaminants, de la connectivité latérale et longitudinale. Ces co-facteurs conditionnent les réponses observées (ou non) suite aux actions de restauration. Ils sont d’autant plus importants à prendre en compte qu’ils sont déjà soumis à des changements rapides.
- d’analyser les réponses des populations de poissons et de macro-invertébrés dans une optique de conservation mais surtout pour comprendre les mécanismes biophysiques (e.g. barrière à la dispersion, reproduction, réponses physiologiques) « clefs » et les facteurs environnementaux qui guident l’observation ou non des réponses biologiques attendues. Cette étape permettra une identification plus fine des facteurs et de potentiels effets seuils sur lesquels agir en priorité pour maintenir les populations.
- d’élargir les suivis pour avoir une vision intégrée de la biodiversité, en incluant dans RhônEco d’autres groupes biologiques (e.g. végétation ripariennes, communautés microbiennes, macrophytes aquatiques). Ces différents groupes participent à la biodiversité globale, interagissent dans le cadre des réseaux trophique. Ils participent aux processus écosystémiques (e.g. cycles biogéochimiques), et donnent une vision complémentaire des effets de la restauration.
- de relier les observations biologiques aux processus écologiques fondamentaux de l’écosystème (e.g. productivité, cycle du carbone), dont le maintien et/ou l’optimisation du fonctionnement fait aujourd’hui parti des enjeux de nombreux programmes de restauration.
- de développer des modèles prédictifs de réponses écologiques à la restauration qui intègrent les scénarios climatiques et ainsi d’imaginer le Rhône futur et être force de proposition pour anticiper les travaux de restauration/modalités de gestion à venir.